La proposition du ministère de l’Environnement et de l’Énergie pour le nouveau règlement sur la sécurité incendie, qui interdit l’utilisation de bois sur les toits à proximité et à l’intérieur des zones forestières, a provoqué de vives réactions.
Le Dr George Mantanis, professeur de sciences du bois au Département des sciences forestières, du bois et du design de l’Université de Thessalie, parle d’une proposition absurde qui n’est pas valable et ne s’applique à aucun pays européen. “Il n’y a aucune raison d’interdire l’utilisation du bois, car le bois avec les dimensions appropriées pour R (Résistance, pour la résistance aux conditions d’incendie), ou avec des traitements d’imprégnation pour la résistance au feu, peut fournir la sécurité incendie requise de la maison. Au lieu de l’interdiction du bois, des indices de résistance au feu et de réaction au feu doivent être fixés pour chaque matériau de construction. Les récents grands incendies à travers le monde ont clairement montré que d’autres matériaux de construction, comme par exemple “l’acier et le béton, sans protection, ne résisteront pas au feu en plein développement , dans tous les cas », déclare-t-il généralement en « E ».
Comme il le souligne, en aucun cas le bois ne doit être traité différemment des autres matériaux de construction, car c’est le matériau de construction le plus écologique qui existe, avec des avantages uniques en matière de développement durable.
Parallèlement, à l’occasion de cet événement, le professeur Mantanis, mais aussi trois autres experts du bois, et plus précisément le Dr Lazaros Tsantaridis, chercheur A’, ingénieur spécialiste de la résistance au feu du bois RISE Research Institute, Suède, dr. Haris Stamatopoulos, professeur agrégé, ingénieur civil spécialisé dans les constructions en bois, département de génie civil, Norwegian Univ. of Science & Technology, Norvège et dr. Eleftheria Tsakanika, professeure adjointe, ingénieur civil spécialisée dans la construction en bois, École d’architecture, Université technique nationale d’Athènes (NTUA), a envoyé une lettre de protestation au ministre et au vice-ministre de l’Environnement et de l’Énergie, exprimant son inquiétude face à l’interdiction du bois comme matériau de construction sur les toitures et autres applications immobilières à proximité des zones forestières, déclarant, entre autres, que : “Sur la base de nos connaissances scientifiques et de notre expérience technologique pour le bois, notre participation à des projets de recherche et à des comités internationaux, ainsi que notre participation à études et projets liés aux constructions en bois, ceux proposés dans le n/s sont “en mouvement” au 20ème siècle et non, comme il se doit, au 21ème siècle que nous traversons en fonction du niveau scientifique actuel au niveau international (état de l’art) pour les constructions en bois et l’aggravation du changement climatique. Aujourd’hui, pour le véritable développement “vert” de notre patrie, nous avons besoin de bois comme jamais minerai. C’est le matériau de construction le plus écologique qui existe, avec des avantages uniques en termes de développement durable et en même temps, aussi oxymorique que cela puisse paraître, l’augmentation de son utilisation a pour conséquence l’augmentation des forêts d’Europe. La France, avec une loi en la matière, réalise tous ses projets olympiques en bois et institutionnalise l’utilisation obligatoire du bois dans les bâtiments publics. En effet, le feu est le principal « ennemi » abiotique du bois. Cependant, plusieurs expériences à grande échelle ont confirmé que le bois massif et les produits industriels de cette grande section présentent une résistance au feu significative. Il est typique que les compagnies d’assurance puissent assurer avec des primes plus faibles les installations avec des poutres en bois (par exemple des cadres en bois collé) que les installations correspondantes, par exemple avec des supports métalliques. La question est cependant plus large, avec de nombreux paramètres et est liée à l’ensemble de la sécurité incendie et à la conception de chaque bâtiment. À l’échelle mondiale, de nombreux projets de recherche sur le comportement du bois de chauffage ont été menés au cours des deux dernières décennies (États-Unis, Canada, Angleterre, Suède, Finlande, Allemagne, Norvège) et de nouveaux concepts et modèles de conception du feu ont été développés. Comme vous le savez, surtout dans ces pays, la majorité des habitations sont en bois (toutes, pas seulement le toit), qu’elles soient construites en milieu urbain ou en zone forestière. Aujourd’hui, en 2022, en Europe du Nord et centrale, aux USA – Canada, en Australie, des structures en bois de 100 m de haut sont “construites”. Comment est-il possible en Grèce d’interdire le bois, même pour les cas mentionnés dans le projet de loi concerné ? Le savoir-faire existant dans le domaine de la conception de structures en bois et composites, en combinaison avec des moyens techniques modernes (utilisation de vernis spéciaux résistants au feu, systèmes de gicleurs, détection de fumée, etc.), permettent l’utilisation sûre du bois dans un large gamme d’applications dans la construction. Par ailleurs, la tendance actuelle en matière de dimensionnement des ouvrages contre l’incendie – comme le prévoit la réglementation européenne – repose sur l’évaluation de la protection incendie des éléments de structure basée sur le calcul d’indicateurs de résistance au feu et non sur la distinction “sélective” entre matériaux de construction” .
N. POLYGENI