La surveillance des personnalités politiques se transforme en un casse-tête majeur, paneuropéen, alors que les rapports qui révèlent que de plus en plus de politiciens auraient été victimes d’écoutes clandestines prennent la forme d’une avalanche.
Il y a quelques heures, dans son télégramme, l’agence Reuters notait que l’Union européenne avait trouvé des preuves que le téléphone portable du commissaire à la justice Didier Reyders et d’autres employés de la Commission européenne étaient la cible d’une tentative de piratage.
Pendant ce temps, une analyse du département des droits civils et des affaires constitutionnelles du Parlement européen à la commission du Parlement européen chargée d’enquêter sur l’utilisation de logiciels de surveillance malveillants publiée en mai décrit ce qui s’est passé dans plusieurs pays européens.
La tentative d’espionnage du président Macron
Ainsi, selon le rapport en question, le 22 juillet 2021, les autorités françaises ont annoncé qu’elles avaient ouvert une enquête sur les allégations selon lesquelles le Maroc aurait utilisé Pegasus pour espionner le président Emmanuel Macron alors que des traces de Pegasus ont été retrouvées sur les téléphones portables d’au moins cinq membres. du Conseil des ministres français.
Des informations simultanées indiquaient que l’ancien Premier ministre Edouard Philippe et 14 ministres français étaient visés par le Maroc (dont le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et le ministre des Finances Bruno Le Maire).
Selon le MIT Technology Review, la France était en pourparlers pour acheter Pegasus à NSO en 2021 mais a décidé de suspendre les consultations après les révélations alors que le ministère des Affaires étrangères a nié que cela se soit produit.
Le 5 avril 2022, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Alliance des droits de l’Homme et le défenseur franco-palestinien des droits de l’Homme Salah Hammouri ont porté plainte contre le groupe NSO pour avoir illégalement infecté le téléphone portable de ce dernier alors que plusieurs en étaient les personnes, comme mis en évidence dans le rapport, qui auraient été ciblés pour espionnage via le logiciel Pegasus.
Des responsables du ministère finlandais des Affaires étrangères victimes de Pegasus
Selon le même rapport, le 28 janvier 2022, le ministère finlandais des Affaires étrangères a déclaré que certains de ses fonctionnaires à l’étranger étaient victimes du malware Pegasus depuis un certain temps.
L’Allemagne a secrètement acheté le malware Pegasus
Concernant le cas de l’Allemagne, le rapport note que l’Agence fédérale allemande de police criminelle (BKA) a admis, lors d’une réunion à huis clos de la commission de l’intérieur du Bundestag, qu’elle avait secrètement acheté Pegasus en 2019 avec certaines fonctions désactivées. Il convient de noter que le logiciel a été utilisé dans des opérations liées au terrorisme et au crime organisé à partir de mars 2021, tandis que les négociations pour son rachat par NSO ont débuté en 2017.