Les conditions climatiques en Égypte surtout de mai à septembre sont très insupportables puisque le mercure grimpe à 40-41 degrés en moyenne tout au long de la journée.
Surtout au Caire de 22 millions d’habitants, la situation est extrêmement difficile. Compte tenu de l’augmentation de la température, avertissent les experts, les autorités du pays construisent 22 villes intelligentes dotées de technologies de refroidissement pour les mois d’été.
Selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), pendant les mois d’été, 50 % de l’électricité est destinée à la climatisation.
Bon nombre de ces efforts de ville intelligente se sont concentrés sur le développement de systèmes de refroidissement à l’échelle nationale qui ne dépendent pas de l’électricité provenant de centrales à combustibles fossiles, mais de l’eau.
Ceci est particulièrement important dans la lutte contre le changement climatique, car les villes sont un contributeur majeur au réchauffement climatique. La hausse des températures mondiales et le réchauffement climatique créent un cercle vicieux où la demande accrue de systèmes de refroidissement s’ajoute aux émissions de dioxyde de carbone qui contribuent davantage à la surchauffe et créent le besoin d’encore plus de refroidissement.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la réfrigération produit plus de 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et ces émissions devraient doubler d’ici 2050 environ. Avec la hausse des températures, le nombre de climatiseurs utilisés devrait augmenter. à 4,5 milliards d’ici 2050 contre 1,2 milliard aujourd’hui.
Pour aider à briser ce cycle, le PNUE travaille avec les gouvernements pour adopter des pratiques de refroidissement plus respectueuses du climat. Par exemple, le PNUE a récemment achevé une étude de faisabilité pour un système de refroidissement de zone appelé Seawater Air Conditioning System pour la ville de New Alamein, au large de la côte nord de l’Égypte.
L’eau froide des profondeurs de la Méditerranée est acheminée vers une station de refroidissement et passe à travers une machine à absorption de chaleur. L’air frais produit par l’eau froide est utilisé pour maintenir des températures confortables dans les bâtiments, tandis que l’eau chaude est renvoyée à la mer.
Dans un premier temps, une seule centrale frigorifique sera construite en deux ans, d’une capacité de 30 000 Tonnes de Réfrigération qui pourra refroidir des quartiers entiers. Le système de climatisation à eau de mer est estimé à 117 millions de dollars dans les installations de production et 20 à 25 millions de dollars supplémentaires pour le réseau de distribution.
Avec ce système de refroidissement, la ville réduirait les émissions de refroidissement de 99 % et les émissions de dioxyde de carbone de 40 %. Ceci est particulièrement important car ces réductions aideront l’Égypte à répondre à ses demandes de réduction progressive des émissions de carbone énoncées dans le Protocole de Montréal.
L’étude de faisabilité pour l’évaluation de la possibilité d’un refroidissement régional dans la ville de New Alamein sera publiée fin mai 2022. Il est prévu d’analyser si la construction d’une solution de refroidissement régional serait économiquement et techniquement viable.
L’idée d’utiliser de l’eau froide pour rafraîchir les villes est de plus en plus utilisée dans le monde.
Par exemple, dans la plus grande ville du Canada, Toronto, le gouvernement local a mis en place le plus grand système de refroidissement par l’eau d’un lac au monde. Le système Deep Lake Water Cooling d’Enwave, lancé en 2004, utilise l’eau froide du lac comme source d’énergie renouvelable. Des projets similaires à grande échelle ont été construits aux États-Unis et en France.
Source : KYPE