L’Allemagne votera contre la proposition controversée de la Commission qui caractérisera l’énergie nucléaire comme verte, mais n’intentera pas de poursuites contre le plan, ont déclaré des responsables allemands dans POLITIQUE.
Un responsable du ministère allemand des Finances a déclaré à POLITICO que Berlin avait informé la présidence française du conseil qu’il avait l’intention de voter contre la mesure. La France, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE, a demandé aux pays d’indiquer d’ici vendredi s’ils voteraient sur la proposition.
La Commission a présenté le “signal de durabilité” tant attendu pour les investissements énergétiques à la fin de l’année dernière.
Le label de durabilité fait référence à un système de classification des investissements durables. La désignation de certains investissements comme durables vise à attirer des investisseurs afin de favoriser la transition énergétique.
Les Verts réagissent
Le fait que l’énergie nucléaire soit qualifiée de technologie verte – ce que la France avait poussé – a immédiatement provoqué une vive réaction du gouvernement allemand et notamment des ministres des Verts, qui s’opposent à l’énergie nucléaire depuis sa création il y a environ un an. 40 ans.
Cependant, la proposition a été largement considérée comme un “pont” visant à apaiser à la fois Paris et Berlin, car elle mettait également un étiquette verte sur le gazdont l’Allemagne a insisté sur la nécessité en tant que technologie de transition basée sur des sources d’énergie renouvelables.
Depuis lors, les Verts allemands poussent non seulement à rejeter la proposition de la Commission, mais aussi à suivre l’exemple de l’Autriche et intenter une action en justice contre le plan.
Cependant, les deux autres partenaires de la coalition au sein du gouvernement allemand – les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz et le ministre chrétien-démocrate chrétien libéral libéral des Finances – se sont montrés plus prudents face à une telle action.
En vertu d’un accord conclu par les trois partis de la coalition, Berlin votera désormais contre la proposition, mais n’ira pas en justice.
“Le gouvernement allemand (…) ne va pas porter plainte car il n’y a pas eu d’accord sur cette question”, a déclaré le responsable du ministère des Finances.
Cela rend le vote de l’Allemagne largement symbolique, car une majorité renforcée d’au moins les deux tiers des 27 pays du bloc, représentant 65% de la population du bloc, est nécessaire pour contrecarrer le plan de l’UE.
Jusqu’à présent, seule une minorité de pays comme L’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg et l’Espagne ont critiqué la proposition.
Le député européen Rasmus Andresen a réagi avec joie aux nouvelles de Berlin. “Le ‘non’ allemand est une gifle à la Commission européenne. La pression sur Ursula von der Leyen pour qu’elle mette fin à cette déviation s’intensifie”, a déclaré un porte-parole des Verts.
Les Verts allemands ont maintenant appelé les autres États membres à s’opposer à la proposition de la Commission. En juillet, le Parlement européen votera sa position sur la proposition.